
Présentation et situation


Bozel, commune de 2098 habitants située au cœur de la Savoie, en Tarentaise, dans la vallée du Doron.
Géographie
L'altitude du bas du village est de 746 m. Les points les plus élevés sont le sommet du Roc du Bécoin à 2 594 m et du Mont Jovet au nord à 2 589 m, et la Dent du Villard à 2 284 m au sud. La grande majorité des habitations sont situées sur le versant ensoleillé. Le centre du village (860 m) comporte les administrations, les écoles et le collège, les commerces et une zone artisanale très active. Sur le versant sud, on trouve Les hameaux de Villemartin (1 116 m), Tincave (1 263 m), Les Mollinets (1 111 m), Le Ratelard et Lachenal (1 350 m). Le hameau des Moulins (869 m) est sur le versant nord.
Sa proximité avec le massif de la Vanoise est appréciée des randonneurs l'été, tandis que la proximité avec les grands domaines skiables (3 Vallées et Paradiski) intéresse les skieurs et les surfeurs l'hiver.
Le Doron de Bozel reçoit, à la hauteur du Chef-lieu, le torrent du Bonrieu venant du nord, et ceux de La Rosière et de Montgellaz venant du sud. Le Doron de Bozel se jette dans l'Isère à Moûtiers.
Toponymie
Bozel s'est successivement appelée Bosellis (1170), Bossel (1691), Boselles (1759), puis Bozeil (1764). Son nom vient du bas latin « Buxellus » diminutif de Bocus (le bois) qui a donné Boselus. Sous la révolution, Bozel était nommée Fructidor. Les habitants et les habitantes de Bozel s'appellent les Bozelains et Bozelaines.

Histoire
Bozel a gardé une trace ancienne de présence humaine en Savoie, avec le vase trouvé au hameau des Moulins, daté de 2500 ans avant J.-C., et exposé au Musée Savoisien de Chambéry. Une copie en est visible dans la Tour Sarrazine. Au Moyen Âge, on signale l'existence d'une maison forte appartenant en 1388 à François de Secal. Ce dernier est également en possession de la moitié de la montagne de la Valette et de Lesturges, qu'il partage avec Jacques Cembey, qui n'en possède qu'un quart. La paroisse de Pralognan fut détachée de celle de Bozel en 1530 et réunie à nouveau à Bozel au début du XVIIe siècle. À la Révolution, Bozel devint Fructidor, nom qui évoque les activités agricoles de la population à cette époque mais aussi la prospérité. En effet, la commune possédait alors un important vignoble et, comme activité économique principale, la production de gruyère, dont une partie était exportée vers le Piémont, par le col de la Vanoise. En 1630, le ruisseau Bonrieux inonda Bozel et combla l'étage inférieur de la Tour Sarrazine. L'église de Bozel, érigée au Ve siècle, subit à deux reprises le courroux des eaux en crue du torrent le Bonrieu, en 1666 et en 1669.
La catastrophe de Bozel
Le Bonrieu avait déjà débordé plusieurs fois par le passé, comme en 1630, 1666, ou 1669. mais dans la soirée du 16 juillet 1904, entre sept et neuf heures, une partie du village de Bozel fut détruite dans ces circonstances rappelant la terrible catastrophe de Saint-Gervais en 1892. Au cours d'un violent orage qui sévissait sur la région, le torrent de Bonrieu, qui,en temps ordinaire, roule à peine deux mètres d'eau, se trouvant subitement accru, sortit de son lit, entraînant dans son cours les rocs, les arbres et les terres, et se répandit en une véritable nappe de boue dans les rues de Bozel, détruisant plus de vingt maisons, ruinant trois ponts et engloutissant onze personnes. Les secours s'organisèrent de suite sous la direction du maire, puis du sous-préfet de Moutiers et du Procureur de la République. Au petit jour, le spectacle des rues envahies par la vase, encombrées de débris de toutes sortes, apparut terrible. On se préoccupa immédiatement de venir en aide aux malheureux sinistrés:
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Les baigneurs de Brides envoyèrent de suite 1000, puis 2000 francs
et organisèrent une fête de bienfaisance;
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Le préfet donna un premier secours de 400 francs.
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Un comité disposa de 5000 francs pour les besoins les plus urgents.
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Le 29 décembre 1904, une loi fut votée ouvrant au ministre de l'intérieur
et des cultes un crédit supplémentaire de 50.000 francs pour aide aux
victimes de la catastrophe de Bozel (Savoie). Cent hommes du 158e régiment
de ligne et deux compagnies du 4e génie ont été envoyées à Bozel pour
procéder au déblaiement des routes.
Les mines d'anthracite
Vers la fin du XIXe siècle, grâce à la présence d'anthracite dans son sous-sol, Bozel a vu s'ouvrir une nouvelle ère avec l'exploitation de ses mines dès 1880, l'implantation d'une usine au Villard du Planay en 1898, et celle d'une centrale électrique aux Moulins en 1910. Employant jusqu'à 200 ouvriers en 1920, l'usine du Villard ferme ses portes en 1984. Cette industrialisation a favorisé le maintien de la population en même temps que celui de l'agriculture, permettant ainsi aux habitants d'exercer une double activité. Le phénomène des ouvriers-paysans était ici particulièrement bien représenté.
Parallèlement, la vallée s'est orientée vers le développement des activités touristiques, d'abord d'été avec le thermalisme (Brides-les-Bains) et l'alpinisme (Pralognan), puis d'hiver avec l'expansion des stations de sport d'hiver dans les années 1945-1960, avec notamment la station de Courchevel. Par le décret du 19 février 1959, une partie de la commune de Bozel a été rattachée à la commune de Saint-Bon-Tarentaise, correspondant à une partie de la station de Courchevel 1650 - Moriond

Démographie
En 2011, la commune comptait 2 023 habitants.
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Années : 1975 1982 1990 1999 2006 2011
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Habitants : 1344 1504 1690 1854 1975 2023




Lieux et monuments
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La Tour sarrazine
Située sur la rive droite du torrent du Bonrieu, dans le bourg, la tour Sarrazine daté de la fin du XIIe siècle, est le dernier vestige d'une maison forte, distante de quelques mètres, qui a été reconvertie en habitation rurale, et quelle protégeait. La tour est le plus ancien édifice de la vallée de la Tarentaise. Malgré son nom, elle n'a pas de rapport avec les invasions sarrasines survenues en Savoie aux IXe – Xe siècles. Elle pourrait constituer le vestige d'un domaine seigneurial plus vaste, endommagé par les crues du Bonrieu ; en 1630 une inondation envahit ainsi le niveau inférieur de la tour. Sa position atteste toutefois de la puissance des seigneurs de la vallée, les Rouge (Roux ou Rol) qui gravitaient dans l'entourage de l'archevêque de Tarentaise et des comtes de Savoie. À partir du XIIIe siècle, elle appartient aux nobles du Verger qui possédaient une autre tour à Bozel. Cette construction de plus de 8 m de côté, présente des maçonneries de moellons bruts scellés dans un mortier de chaux et de sable. Les angles, piédroits et arcs des baies sont en moellons réguliers. Elle comporte quatre niveaux séparés par des planchers. Entièrement réhabilitée, elle abrite une exposition permanente retraçant la vie du canton du néolithique à nos jours. Elle abrite également des expositions temporaires.
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L' Eglise Saint-François de Sales
L'église a été construite en deux temps, à 150 ans d'intervalle. En 1666 et 1669, le torrent Bonrieu traversant le village inonda par deux fois le village et endommagea considérablement la paroisse d'origine. Il fallut attendre 1732 pour que la reconstruction de la paroisse commence sur la base de plans définis au début du siècle, sur l'emplacement de l'ancienne église qui était beaucoup plus petite, comprenant la sacristie et le chœur actuels. Elle fut consacrée en 1755 par l'archevêque de Tarentaise Claude-Humbert de Rolland, et placée sous le patronage de Saint François de Sales. Elle a été agrandie en 1877 d'une troisième travée. La presque totalité du mobilier de l'église fut détruite sous la Révolution française. Entre 1794 et 1800, l'église servit d'entrepôt pour le salpêtre nécessaire à la fabrication des poudre à canon. Une nouvelle restauration de l'église recommença après le Concordat de 1801, mais ce n'est que vers 1830 que l'église retrouva l'ensemble de son mobilier (autel, retable,...). En 1840, le retable du maître-autel fut construit par Pédrino, sculpteur, au prix de 3200 francs. Le tableau de l'autel, peint à Milan par le peintre Giovanni Arienta représente la guérison d'un enfant et la scène de la Transfiguration de Raphaël (selon Saint Marc, 9,1-29).(Reproduction d'un tableau de Raphael). De chaque côté du tableau se trouvent à gauche Saint François de Salles, patron de la paroisse, et à droite Sainte Agathe. À l'intérieur, la chaire avec sculptures représentant les quatre évangélistes et le Bon Pasteur a été exécutée en 1856 par le sculpteur Duithe, de Beaufort, au prix de 420 francs. En 1876, avec l'accroissement de la population, l'église fut de nouveau agrandie avec le déplacement de la façade. Cette modification permit la construction de l'actuelle tribune, plus grande que l'ancienne, qui fut alors réservée aux membres masculins de la confrérie du Très-Saint-Sacrement. Les hommes de plus de ving cinq ans qui n'en étaient pas membre occupaient alors la nouvelle travée du fond de l'église. En 1877 furent placées sur la façade de l'église les statues en terre cuite d'Elie (à gauche) et de Moïse (à droite), ainsi que celle du Sacré-Cœur de 2 mètres de hauteur et pesant 600 kilos. La porte est caractéristique du baroque en Tarentaise, avec son fronton interrompu encadrant une niche abritant la statue de Saint Pierre. Des pilastres latéraux ainsi qu'un décor peint sur la partie supérieure complétaient la décoration jusqu'au début du XXe siècle. En 1794, durant la période de la révolution française, le représentant du peuple en mission dans le département du Mont-Blanc en 1794 ordonna par décret que le clocher à double-bulbe du XVIIIe siècle soit découronné. Ce clocher fut reconstruit en 1824 sur une base similaire à son plan d'origine, elle s'élève à plus de 40 mètres.La totalité de la couverture de la flèche à deux bulbes fut entièrement refaite en 1978. Le clocher possède quatre cloches achetées aux établissements Paccard d'Annecy. Les deux plus grosses en 1820, et les deux autres en 1927. La dernière réfection du clocher date de 1978. L'église est une des silhouettes les plus reconnaissables de Savoie, avec sa flèche unique à double bulbe.
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Curiosité
Stèle - Église Saint François de Salle - Bozel
Une stèle en pierre sculptée est visible sur un mur de l'église Saint-François-de-Sales (incrustée à l'extérieur, juste à droite de l'entrée principale). Elle comporte l'inscription latine suivante:
"H.D.J ET S.R.E
JOANNA MARIA
ROGET NATA IX Kal
X bris ANNO MDCCLXX
PERFECTOREMVITAM
ANHELANS, FACULTA-
TIbUSq, TERRENIS
COELESTES DIVITIAS
COMPARARE CUPIENS
SECESSIT INDOMUM
qUAM EDUCANDIS
PUELLIS FUNDAVERAT.
OBDORMIVITXVKAL
JULII. MDCCCXLV
TIBI PAX ETORATIA
DILECTOE MATRI FILIOE CARITATIS TVOE".

Traduction :
En l'honneur du Seigneur Jésus et de la sainte Église romaine,
Ci-gît et repose Jeanne-Marie Roget née le 22 novembre 1770;
Aspirant à une vie plus parfaite
et désirant se préparer les richesses célestes avec les moyens terrestres,
elle se retira dans la maison qu'elle avait fondée pour l'éducation des jeunes filles.
Elle "s'endormit" (décéda) le 16 juin 1845.
- A toi la Paix et la Grâce -
- Pour toi, mère bien-aimée, les filles de ta charité -

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La Chapelle Notre Dame de Tout Pouvoir
Selon la tradition, une satue de Notre-Dame de Pitié ou de Compassion était placée dans une niche de la façade de l'église de Bozel, au dessus du portail. Aux XVe siècle, son pouvoir de guérison fut sollicité, et des résultats furent constatés. Cette statue fut alors appelée Notre-Dame Miraculeuse vers le milieu du XVIIe siècle. Une première chapelle, nommée Notre-Dame, fut érigée en 1664 devant l'église, contre le mur de la façade, pour abriter cette statue miraculeuse. Cette chapelle originelle dut être détruite lors de l'agrandissement de l'église. La construction d'une nouvelle chapelle, nommée Notre-Dame de Tout-Pouvoir, fut achevée en 1741, dans le cimetière entourant alors l'église, moins de dix ans après la Construite "afin d'attirer toujours mieux la dévotion des Chrétiens", mais construite au coeur du village, cette chapelle fut orientée selon un axe nord-sud, avec le chœur au sud, contrairement aux règles canoniques. Cette chapelle fut un lieu de pèlerinage important pour toute la vallée, et avant 1794, de nombreux ex-voto en ornaient les murs. Au XIXe siècle, le 16 juillet, fête du Mont-Carmel, et le 8 septembre, fête de la Nativité, étaient les deux principales solennités de ce sanctuaire. En 1835, "une pauvre fille était sourde depuis quinze ans environs, de manière à ne pouvoir entendre le prédicateur à l'église et ceux qui voulaient converser avec elle. Elle fit un voeu à Notre-Dame de Tout-Pouvoir, et le jour de la fête du saint Rosaire, comme elle gardait son troupeau, elle fut guérie subitement et depuis lors ne ressentit plus son infirmité". L'un des plus importants pèlerinages eu lieu le 6 juillet 1875: une procession venue de Moûtiers se prolongeait sur une longueur de deux kilomètres. Plus de 200 ecclésiastiques, le sous-préfet de Moûtiers et environ 15 000 à 16 000 pèlerins provenant de toute la Tarentaise. Comme les autres centres de pèlerinages en Tarentaise, cette chapelle est à plan centré "en croix grecque", surmontée d'une voute orthogonale et d'un lanternon. Le retable de la chapelle est classé Monument Historique. Des colonnes torse, de style corinthien soutiennent l'entablement au-dessus duquel s'élève un fronton richement décoré, orné de statues et de cariatides. À l'intérieur du dôme central, les peintures ont été exécutées en 1780, par les frères Pierre et Joseph Desdominique de la Valsesia (Val de Sezia). Elles ornent les huit pans du dôme et retracent les principaux mystères de la vie de la Vierge Marie : sa naissance, sa présentation au temple, son mariage avec Joseph, l'annonciation, la visitation, l'adoration des bergers, l'assomption, et son couronnement au ciel. Certaines de ces scènes se retrouvent sur la façade extérieure. Des médaillons représentant les quatre évangélistes se voient aux quatre pendentifs du dôme. En 1850, sur les murs et les piliers du Dôme d'où les ex-votos avaient disparus à la Révolution, furent ajoutées des peintures de moins grande valeur dont il ne reste que les quatre Pères de l'église latine. L'élement le plus somptueux est le rétable de 1754, qui échappa à la destruction lors de la Révolution, et fut redoré en 1857. Il fut construit pour mettre en valeur, dans une niche au centre du premier étage, la statue miraculeuse. Cette statue fut malheureusement détruite en 1794 par un acte impie, et remplacée par une statue de la vierge à l'enfant du XIXe siècle. Les deux volets latéraux contiennent les statues de Saint Joachim et Saint Joseph. Cette chapelle a été restaurée en 1966.

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Le Collège Le Bonrieu
Bozel, chef-lieu de canton, abrite également un collège depuis 1960 (en septembre, cette année-là eut lieu la première rentrée scolaire). Situés au centre du village, rue des Écoles, les bâtiments actuels, qui furent construits lus tard, accueillent aujourd'hui 350 élèves de la 6e à la 3e. Leur architecture s'intègre facilement dans leur environnement. Le collège comporte une très belle salle d'animation, qui est fréquemment le théâtre d'évènements culturels. Les élèves viennent également des autres communes de la vallée (Pralognan-la-Vanoise, Champagny-en-Vanoise, Saint-Bon-Tarentaise, Montagny, Feissons-sur-Salins, Les Allues ou La Perrière). La structure pédagogique comporte une section à vocation sportive ski et une section européenne anglais. Le collège a fêté le vendredi 28 juin 2013 son 50ème anniversaire : le premier bâtiment avait en effet été construit en 1963.









Autres monuments
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La chapelle Sainte Barbe La chapelle Saint Agathe (Les Moulins)
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Les chapelles des hameaux
Villemartin Les Mollinets Tincave Lachenal Les Champs
La chapelle du Bozelet